Top Chef : rencontre avec Kevin d’Andrea

 

A l’occasion d’une visite au lycée hôtelier Anne-Sophie Pic de Toulon, Kevin d’Andrea est revenu sur son parcours dans le concours culinaire de M6. Rencontre avec un Top Chef originaire du Lavandou.

 

Kevin, Top Chef 2015

Kevin, Top Chef 2015

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment t’es venue cette passion pour la cuisine?

Kevin d’Andrea: J’étais un branleur à l’école! J’ai commencé la cuisine au lycée du Golf Hôtel à Hyères et c’est aux côtés de mon prof, Jean Troin, que j’ai eu le déclic. Je n’aimais pas l’école, je faisais la sieste l’après-midi au lieu d’aller au lycée! Les seuls cours que je suivais c’était les travaux pratiques avec lui. Je lui en ai fait voir de toutes les couleurs, mais il ne m’a jamais lâché! Il restera toujours « mon chef ».

Pourquoi t’être lancé dans l’aventure Top Chef? 

K. : J’étais second de cuisine à l’hôtel Belles-Rives à Juan-les-Pins mais je commençais à tourner en rond, j’avais envie de plus. Ca, c’est un peu ma caractéristique de toujours vouloir aller vite! J’avais envie de faire quelque chose pour moi. Si je me suis lancé dans Top Chef, c’était pour montrer ma cuisine, me mesurer à d’autres chefs, mais aussi, soyons honnêtes, pour trouver des investisseurs pour ouvrir mon resto. C’est un sacré tremplin!

Comment se passent les tournages?

K. : Il y a énormément de monde sur le plateau. On ne le voit pas à la télé, mais chaque candidat à un caméraman et un journaliste devant lui. Il faut parler en cuisinant et ça, je ne l’avais jamais fait. Les tournages sont très intenses, ill y a de la pression, de la fatigue, ce n’est pas évident à gérer. Quand je me suis retrouvé trois fois en dernière chance sur la même semaine de tournage, je ne dormais pas très bien le soir!

Entre deux épreuves, on fait des interviews où on parle de soi, et on enchaîne ainsi de suite. A la base, je suis plutôt timide et réservé. Au début, j’avais peur de ne pas bien parler, je pensais à mon image, j’avais peur d’avoir l’air débile! Et puis au bout de quelques jours, je me suis lâché, je suis finalement resté moi-même, on me voit tel que je suis dans la vraie vie.

Et les épreuves?

K. : Elles sont très difficiles! On est seul pour cuisiner, il faut tout faire soi-même, là, on n’a pas un commis pour nous éplucher les légumes ou nous tailler les échalotes! Et en une heure, ça va très vite. On ne peut pas refaire une assiette plusieurs fois pour l’améliorer, la mettre au point comme on fait dans les grands restaurants. Il faut que ça passe du premier coup. Chaque jour, je me battais pour sauver ma peau, je n’allais pas chercher le coup de coeur, je voulais seulement passer pour continuer.

Quelle a été ta pire épreuve?

K. : Le panier de fruits avec Etchebest! Je ne suis pas pâtissier, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait certaines préparations et on n’a pas de cahier de recettes. La pâtisserie ça ne s’improvise pas. En plus, ce n’était que la deuxième émission, je n’avais pas encore pris mes marques, bref, cette épreuve a été compliquée!

Mais la plus dure de toute, c’est l’épreuve de la Boite Noire (ndlr : les candidats doivent reproduire un plat qu’ils goûtent dans le noir). Celle-là, je ne l’ai pas faite et j’en étais bien content! Ceux qui y sont passés en sont revenus lessivés, c’est une épreuve très dure nerveusement.

Comment sont les chefs du jury?

K. : On a quand même 8 étoiles Michelin devant nous pour nous juger, ça met la pression! Les chefs sont sympas sur le tournage, ils sont pédagogues, ils discutent avec nous mais ils ne sont pas là pour nous faire des cadeaux. Les plats sont vraiment dégustés à l’aveugle, soit ça passe, soit ça casse.

Comment se passe l’après Top Chef?

K. : C’est compliqué! C’est bizarre d’être reconnu dans la rue, mais c’est le jeu! Je suis très sollicité, mon téléphone sonne tout le temps! Je n’ai pas d’agent, ni d’attaché de presse, ça ne me ressemblerait pas, je veux rester moi-même. Quand j’y suis allé, je savais où je mettais les pieds, même si c’est très dur nerveusement, c’est une sacrée expérience, une belle opportunité!

Des projets?

K. : Je vais ouvrir prochainement mon restaurant à Paris, dans le XIXème arrondissement, avec Thibault Sombardier (Top Chef 2014) qui est un ami. Je n’ai pas la prétention d’ouvrir un restaurant gastronomique, et d’ailleurs, ce n’est pas ça que j’ai envie de faire! Ce sera un concept de bistrot-gastro branché, où on pourra manger des tapas autour d’un bar, avec de la musique un peu forte pour plus de convivialité, une déco pop-rock. Un endroit où moi-même j’aimerais aller, un lieu honnête et franc.

Quel bilan tires-tu de cette expérience?

K. : Top Chef, ça m’a fait murir! C’est un peu comme une thérapie, ça m’a appris à mieux me connaitre. J’ai aussi évolué sur ma cuisine qui était assez classique, j’y ai apporté des touches de modernité. Les concours, de manière générale, ça permet de se mesurer à d’autres chefs, de savoir où on en est dans sa cuisine. C’était dur mais très formateur. Et puis ça ouvre des portes et permet de réaliser ses projets! Mais le principal, avec tout ce qui m’arrive en ce moment, c’est de ne jamais oublier qu’on est avant tout des cuisiniers!

 

 

Suite de l’aventure sur M6, le lundi à 20H50. La finale sera diffusée le lundi 20 avril.

Vous pouvez retrouver Kevin sur Facebook (page gérée par lui-même d’ailleurs!).