Parole est donnée à mon amie Lucie qui m’a accompagnée pendant ses vacances dans mes vadrouilles varoises…
« Le Var des gastronomes, c’est avant tout mon amie Marie, rencontrée sur les bancs de la fac d’Histoire de l’Art puis aux comptoirs des bars à vins situés à proximité. La vie étudiante en somme, surtout quand elle se déroule à Rennes en Bretagne…
Depuis le début de son aventure gastronomique, je lis assidûment et avec gourmandise ce blog qu’elle alimente chaque jour. Nous en discutons souvent, je lui pose mille questions, bref j’ai envie de comprendre en quoi son travail consiste vraiment. Je profite d’une période de congés et décide de rejoindre Marie et le Var le temps d’une semaine. Suivez-moi ! Je vous emmène découvrir ce qui se passe de l’autre côté du miroir…
L’image d’Epinal du journaliste gastronomique est souvent celle d’un « ogre » passant tout son temps à manger au restaurant. Eh bien, c’est presque vrai ! Je ne vous cache pas que cette partie est loin d’être la moins agréable mais limiter mon amie à ses coups de fourchettes serait bien réducteur. Ceux qui la connaissent ne peuvent sciemment la comparer à cette figure de contes pour enfants.
Je découvre en fait Marie échangeant longuement avec les restaurateurs, les hôteliers, leurs équipes. Sans détours, ils évoquent ensemble les réussites, les échecs, les projets du moment, les idées à mener, les réseaux à développer… Je constate avec admiration que l’expérience acquise au fil des années lui permet de vraiment partager leurs univers, de comprendre leurs contextes, d’anticiper leurs challenges et de les conseiller en toute simplicité sur des améliorations ou projets à mener.
Elle est avec les chefs comme avec ses amis : curieuse, spontanée, passionnée, bienveillante et à l’écoute. Les chefs ne s’y trompent pas et j’ai senti un respect réciproque et sincère pour celle qui n’hésite pas à chevaucher sa Golf grise pour les voir. Elle prend quotidiennement les routes parfois sinueuses ou embouteillées du Var afin de découvrir le restaurant qui vient d’ouvrir, la nouvelle carte de saison, l’avancement d’un hôtel en rénovation. Elle est disponible pour eux comme en amitié : généreuse en échanges, en sourires et en temps.
Le temps de Marie est pourtant précieux, son agenda est encore plus chargé que je l’imaginais : dès 7h et parfois plus tôt, ses doigts pianotent sur le clavier de son ordinateur pour diffuser les dernières actualités sur Facebook, Instagram, Twitter… puis répondre aux messages reçus, être à l’affût des dernières nouvelles, écrire ses articles, retoucher ses photos. Un bisou au petit gastronome en culotte courte qui part à l’école et voilà la farandole des appels qui commence : un projet de livre par ici, un restaurateur par là, des idées d’articles pour le journal L’Hôtellerie-Restauration et j’en passe !
Pendant nos dégustations de la semaine, nous parlons avec passion des plats, des saveurs, des meilleures prises de vues à faire pour mettre en valeur les créations des chefs, conçues comme des tableaux. Il existe une gastronomie que je ne soupçonnais pas et je relie l’intérêt de Marie pour l’art culinaire à ses études. Son appareil photo est indispensable pour rendre grâce aux merveilles dégustées et illustrer ses articles.
Durant cette semaine, je déguste des plats incroyables et je vis des moments inoubliables. J’ai des étoiles plein les yeux et plein mes assiettes ! Marie, elle, reste concentrée, attentive dans ses dégustations, ses observations et ses échanges avec les chefs, tout en gardant un enthousiasme et un appétit sans faille.
Dans le TGV qui m’éloigne des contrées varoises et me rapproche de la douceur angevine, je scrute mon jambon beurre avec un autre regard ! Je reviens surtout avec une envie, celle de raconter ce que j’ai eu la chance de découvrir : un métier passion pour une passionnée des autres, de leurs métiers, une accro des échanges vivants et numériques. Un job sur mesure pour Marie Tabacchi. »
Lucie Martin